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Coaching & Mindset

Comment apprendre et progresser plus vite ?

Avez-vous déjà entendu ces phrases ?“Pour être excellent, il suffit d’être né avec la bonne génétique. Il y en a qui ont de la chance et d’autres pas.”“Atteindre l’excellence est simple : il suffit de passer 10 000 heures à pratiquer ce qui nous intéresse.”L’une comme l’autre font partie des croyances courantes. L’excellence serait une question de chance… et de temps.Et pourtant.

Avez-vous déjà entendu ces phrases ?

“Pour être excellent, il suffit d’être né avec la bonne génétique. Il y en a qui ont de la chance et d’autres pas.”

“Atteindre l’excellence est simple : il suffit de passer 10 000 heures à pratiquer ce qui nous intéresse.”

L’une comme l’autre font partie des croyances courantes. L’excellence serait une question de chance… et de temps.

Et pourtant.

En 1977 un couple d’enseignants polonais, László and Klara Polgár voulurent vérifier la croyance populaire que les femmes étaient mauvaises en représentation spatiale et qu’elles ne pouvaient pas exceller dans les échecs. 

Ils partirent du principe que l’éducation déterminait grandement les capacités d’un individu. Le couple décida de faire l’école à la maison pour leurs trois filles et commencèrent à jouer aux échecs avec elles dès leur plus jeune âge. 

Cet entraînement systématique produisit les effets escomptés. Dix ans plus tard, les trois filles étaient classées parmi les 10 meilleures joueurs mondiales. La plus jeune, Judith, devint Grand Maître à 15 ans, surpassant le précédent record détenu par Bobby Fisher. En 2004, Judith était classée 8ème joueuse mondiale. Après sa retraite en 2014, elle fut nommée capitaine et master coach de l’équipe nationale masculine de Hongrie. 

Était-ce vraiment une question de chance ?

De la même manière, une autre expérience vient remettre en question le postulat des : “il faut 10 000 heures d’expérience pour devenir excellent.”

En 1976, un célèbre caviste anglais installé à Paris organisa un concours intitulé “Le jugement de Paris”. L’objectif était de comparer à l’aveugle des vins français et californiens. 10 rouges et 10 blancs.

Les résultats firent l’effet d’une bombe dans le monde de l’oenologie : 

  • Les vins californiens remportèrent haut la main le concours. 
  • Mais il y a plus surprenant encore : pendant la dégustation, les experts ne furent la plupart du temps pas capables de distinguer les vins français des vins californiens.

Cet événement a remis en question deux faits pourtant établis.

D’une part, l’idée que les vins français étaient supérieurs aux vins américains (difficile à digérer pour l’époque). Mais la seconde découverte était la plus frappante. Les performances à l’aveugle des experts n’étaient pas meilleures que celles d’un amateur. Cette observation fut par la suite confirmée en laboratoire.

La recherche a confirmé ce phénomène dans de nombreux champs d’applications. Une étude plus récente a montré que les psychothérapeutes disposant d’un diplôme reconnu et de dizaines d’années de pratique n’étaient pas meilleurs dans leur traitement que de jeunes thérapeutes sélectionnés au hasard n’ayant que trois mois de pratique.

Pire, certains exemples montrent même que l’expertise paraît diminuer avec le temps. 

Il ne suffit donc pas de 10 000 heures de pratique pour devenir expert.

Dans ce cas, quels sont les facteurs qui amènent à l’expertise ?

En 1985, Benjamin Bloom, un professeur d’éducation de l’université de Chicago publia un essai intitulé : “Développer le talent chez les jeunes” dans lequel il examinait les facteurs clés qui contribuent à l’excellence. 

Après plusieurs années d’études et de suivi, un pattern émergea de l’étude de Bloom. Tous les top performers avaient : 

  • pratiqué de manière intense et “délibérée”
  • étudié avec des enseignants dédiés et eux-même experts
  • été chaudement soutenus par leur entourage pendant toutes les années de leur développement. 

Plus tard, les nouvelles recherches basées sur la découverte de Bloom montrèrent encore davantage l’importance du facteur « pratique ». Et ce sur le plan qualitatif ET quantitatif.

En clair, on ne naît pas expert, on le devient par la pratique.

Il ne s’agit pas de n’importe quelle pratique, mais d’une pratique spécifique : la pratique délibérée.

La pratique délibérée : Progresser rapidement pour devenir excellent

Selon Anders, K. Ericsson, Psychologue suédois spécialiste de la performance :

“Devenir expert dans un domaine nécessite au moins dix ans de pratique délibérée centrée sur des actions destinées à améliorer votre niveau de pratique. Vous aurez également besoin d’un coach performant qui vous guidera et vous apprendra à vous auto-coacher. Et avant tout, vous aurez besoin de laisser tomber la croyance populaire qui place le génie dans les mains de la chance et comprendre que le génie se construit avec une approche scientifique.

La pratique délibérée se distingue de l’apprentissage traditionnel sur plusieurs points.

Des actions qui poussent dans la zone d’inconfort

La plupart du temps, il est plus commode de refaire ce qu’on sait déjà faire. Pourtant, il n’est pas possible de grandir sans expérimenter quelques épisodes de stress.

En soumettant les individus à des situations “qu’ils ne savent pas faire”, la pratique délibérée stimule la réponse adaptative du système. Cette faculté à se développer en réponse au stress extérieur est la même que celle utilisée par le système immunitaire.

Un retour d’information permanent grâce au feedback

La pratique délibérée demande une analyse intensive et continue de la pratique afin de proposer des améliorations immédiates. C’est ce qu’on appelle le feedback. Pour le cas d’un joueur de tennis, le joueur va par exemple se concentrer uniquement sur son service et son coach lui fera un retour immédiat, service après service, pour améliorer le mouvement. 

C’est la combinaison d’actions inconfortables et de feedback qui permettent de créer les changements neurologiques responsables de la progression. En pratique, voici comment cela fonctionne dans le cerveau : 

Tous nos gestes et pensées sont commandés par des connexions électriques entres cellules cérébrales appelées neurones. Ces connexions se font grâce à une membrane lipidique appelée myéline qui forme une gaine autour des neurones. 

Les recherches par scintigraphie cérébrale ont montré que les pianistes professionnels avaient des gaines de myélines plus denses que les amateurs au niveau de la motricité des doigts. Lorsqu’on apprend une nouvelle compétence, la production de myéline est donc plus intense pour permettre une meilleure circulation de l’information. C’est la raison pour laquelle il est important de faire de nouvelles choses qui poussent à être dans l’inconfort.

Mais il faut faire attention à ne pas apprendre de travers. Si un joueur de tennis répète le même mauvais geste au service encore et encore, les gaines de myéline se densifient au mauvais endroit, créant un mauvais automatisme. Il est essentiel de pratiquer le bon geste – la bonne séquence pour pouvoir exceller.

D’où le rôle essentiel du feedback immédiat. En modifiant instantanément la pratique, le feedback permet de réorienter la production de myéline au bon endroit et de programmer le cerveau à l’excellence.

Une pratique focalisée et concentrée

La pratique délibérée implique deux types d’apprentissages : améliorer ses compétences et en développer de nouvelles. Ces deux tâches nécessitent une énorme concentration pour être menées à bien et cela limite le temps qu’il est possible d’y passer. Un célèbre violoniste résumait ce concept en ces termes :

“Pratiquez autant que vous le pouvez en étant concentré”

Une petite histoire d’Anders Ericsson lui-même illustre ce dernier point : Se sentant inquiet de voir ses camarades pratiquer toute la journée, Anders Ericsson demanda un jour à son professeur de musique combien d’heures il devait pratiquer. Son professeur lui répondit :

“Peu importe le temps. Si tu joues avec tes doigts, cela ne sera jamais suffisant. Si tu joues avec ta tête, deux heures seront largement suffisantes”.

La pratique délibérée se concentre donc sur des blocs d’entrainement intensif et focalisés d’1h30 à 2h plutôt que sur une répétition continue au cours de la journée. Cela permet également à l’organisme d’intégrer les données nouvelles pendant le temps du repos.

En combinant les notions de dépassement de sa zone de confort, de feedback et de concentration, on optimise grandement le temps d’entraînement et on s’assure de monter rapidement en compétences

Il reste à prendre en compte une distinction fondamentale pour s’assurer une bonne pratique délibérée. Préparer un gâteau demande de suivre une recette étape par étape. On a beau avoir les bons ingrédients, si on mélange les étapes, le gâteau sera raté.  De la même façon, il existe une recette, une séquence d’actions à suivre pour obtenir une pratique délibérée optimale.

Elle se déroule en huit étapes.

Les 8 étapes de la pratique délibérée

1. Développer une vision long terme

10 000 heures seules ne suffisent pas pour devenir excellent, mais moins de 10 000 heures ne suffisent pas non plus. 

Ce qu’il faut, c’est 10 000 heures de pratique délibérée. Et ça prend du temps. Il est reconnu qu’il faut aujourd’hui plus de 15 ans de pratique délibérée pour espérer devenir le meilleur dans son domaine. La seule façon de tenir sur la durée, c’est d’avoir une approche long terme vis-à-vis de l’acquisition de compétences.

Dans une étude menée auprès de 157 enfants sélectionnés au hasard parmi les cours de musique, Gary Mc Pherson, professeur de musique, s’aperçut qu’à enseignement équivalent, le progrès était déterminé non pas par une aptitude ou une caractéristique mesurable, mais par le niveau d’engagement à long terme de l’enfant.

Plus précisément, avec la même quantité de pratique, le groupe d’enfants qui s’engagent à long terme (qui imaginent pratiquer la musique toute leur vie) réussit 400 % mieux que le groupe d’enfants qui s’engagent à court terme.

Il semble donc plus compliqué d’espérer des résultats tangibles sans changer son rapport au temps et à l’excellence.

2. Identifier les stratégies gagnantes en modélisant les meilleurs

S’il y a une idée qui va à l’encontre de la pratique délibérée, c’est celle de croire qu’il est possible de se hisser vers les sommets à la seule aide de ses propres forces. C’est impossible et ça va à l’encontre de l’évolution de la société humaine.

L’humain créé à partir de ce qui existe déjà.

Kirby Ferguson, dans son documentaire intitulé “Everything is a remix”, l’explique bien.

Toute évolution est résulte de trois actions : 

  • Copier
  • Transformer
  • Combiner

Pour devenir excellent, il faut s’inspirer de ceux qui sont excellents, comprendre comment ils font et modéliser leurs stratégies. Une fois les stratégies maîtrisées, c’est essentiel de les réadapter à soi-même. Il est impossible d’improviser en musique si l’on ne dispose pas d’une grande maîtrise des classiques

Même les plus grands artistes de musiques ont passé leurs premières années à reproduire le travail des autres. Le premier album de Bob Dylan contenait 11 reprises. Hunter S Thomson, un célèbre journaliste américain, a recopié l’intégralité du livre “Gatsby le magnifique” juste pour ressentir ce que c’était d’écrire un roman d’exception.

Là où l’enseignement classique pousse les gens à découvrir par eux-mêmes, la pratique délibérée se base sur l’observation des meilleurs. Il est donc primordial de trouver des experts dans le domaine où l’on souhaite progresser et d’analyser leurs stratégies pour pouvoir les reproduire.

3.Définir un objectif précis à atteindre (SMART)

Comme le dit Sénèque :

Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. 

Décider de résultats concrets et précis à atteindre est la base pour s’approcher de l’atteinte d’un objectif.

Le résultat que l’on vise doit être : 

  • Spécifique : on doit pouvoir le décrire concrètement
  • Mesurable : afin de pouvoir suivre l’évolution
  • Adapté : le résultat est pertinent au regard des conditions (niveau actuel, environnement…)
  • Réaliste : ce n’est pas un rêve, c’est un résultat qu’on sait pouvoir atteindre
  • Temporel : on pose une date de réussite.

Une personne qui veut s’améliorer en guitare ne dira pas : “je veux être meilleure ». Elle dira : “je veux être capable de jouer cette séquence sans regarder ma partition d’ici une semaine.

De même, une personne qui veut s’améliorer en coaching pourra par exemple dire : je veux être capable d’utiliser l’effet miroir de manière naturelle pour créer un rapport de confiance avec mes clients d’ici 1 mois.

4. Décomposer les étapes

Nous avons une tendance naturelle à vouloir faire plusieurs choses à la fois, à être sur tous les fronts. Malheureusement, le cerveau n’est pas fait pour effectuer plusieurs tâches en même temps. Il fonctionne de manière optimale en répondant à une tâche spécifique. 

La pratique délibérée utilise cette faculté du cerveau. En se focalisant sur un aspect spécifique et en l’améliorant de manière focalisée, elle permet un meilleur apprentissage.

Il est donc important de choisir une étape ou une compétence très précise et de la pratiquer jusqu’à obtenir l’excellence.

Pour progresser dans la rédaction d’articles de blog comme celui-ci, on peut par exemple travailler l’introduction de manière à créer une belle accroche. Une fois cette compétence acquise, on peut ensuite se concentrer sur le fil narratif. Etc…

5.Optimiser l’entraînement 

Dans son livre intitulé “Peak : Les secrets d’une nouvelle science de l’expertise” Anders S Ericsson reprend les six caractéristiques d’un bon entraînement : 

  • Un seul sujet à la fois
  • Qui pousse hors de la zone de confort (ce n’est qu’en travaillant sur ce que vous ne pouvez pas faire que vous devenez l’expert que vous souhaitez devenir.)
  • Pratiquer sur des périodes de 1h30 à 2h en étant totalement concentré, puis laisser des temps de pause entre pour intégrer les apprentissages
  • Nécessitant un apprentissage actif : qui sollicite la mémoire (il ne s’agit pas de relire un cours pour l’apprendre. Il faut faire l’effort de s’en souvenir)
  • Faire légèrement varier l’exercice entre deux périodes. Les recherches ont montré que l’apprentissage était meilleur lorsqu’un petit changement survenait entre deux exercices similaires.
  • Pousser l’apprentissage jusqu’à l’échec pour stimuler la réponse adaptative.

Pour illustrer cette notion de réponse adaptative, voici comment Ericsson a aidé Steve, un jeune étudiant, à retenir des suites de chiffres au-delà de ce que la science pensait possible :

“Les entraînements se déroulaient comme suit :  Je commençais avec une série aléatoire de cinq chiffres et Steve réussissait (comme toujours). Je montais à six chiffres et s’il réussissait je passais à 7, et ainsi de suite en augmentant d’un chiffre à la fois à chaque fois qu’il réussissait. Lorsqu’il se trompait, je diminuais de deux chiffres et recommençais. De cette manière Steve était constamment challengé, mais juste ce qu’il faut. Je lui donnais des suites de chiffres qui se trouvaient pile à la limite de ce qu’il pouvait faire. […] et ce vendredi, Steve repoussa les limites […] A la 16ème session, il était capable de se souvenir de 20 chiffres – bien plus que Bill et moi n’aurions pu l’imaginer.”

En poussant Steve à l’échec temporaire et en le challengeant, Ericsson et son collège ont réussi à dépasser les limites qui étaient communément attendues.

6. Disposer de feedback immédiat (questions, analyse vidéo)

Les feedbacks sont nécessaires pour évaluer la pratique et la faire évoluer. 

Une personne qui cherchera à progresser sans avoir un regard extérieur sur ce qu’elle fait sera très rapidement limitée. Elle aura tendance à reproduire ses erreurs sans en prendre conscience et développera des schémas limitants. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’obtenir des commentaires sur ce que l’on fait.

Il y a plusieurs moyens de recevoir du feedback : soit via une personne extérieure qui pourra donner son avis, soit via la vidéo ou tout autre type d’enregistrement.

L’important est de disposer de feedbacks immédiats et adaptés à la pratique

7. Suivre l’évolution (outils de tracking / indicateurs de performance)

Comme le déclare le scientifique britannique Lord Kelvin (qui a donné son nom à l’échelle de température) :

“Si vous ne pouvez pas le mesurer, vous ne pouvez pas l’améliorer”.

Disposer d’indicateurs de performance pertinents et mesurables est nécessaire pour progresser. Ce suivi de l’évolution sert de feedback en donnant une indication sur le chemin qu’il reste à parcourir.

8. Se faire accompagner par un coach / mentor lui-même expert

Si vous voulez économiser des mois voire des années de travail, prenez un coach. Disposer d’un regard extérieur compétent et d’un cadre motivant est la meilleure façon de progresser rapidement. Ce n’est pas pour rien que la plupart des grands sportifs, artistes et musiciens font appel aux services d’un coach. 

C’est une idée contre intuitive pour nombre de gens, car si l’idée d’avoir un coach pour le sport est communément admise, il n’en est pas de même pour toute autre compétence. Pourtant, de Mozart à Usain Bolt en passant par Barack Obama, tous ont eu des coachs pour atteindre leurs objectifs.

On ne naît pas expert. On le devient grâce à la pratique délibérée.

La pratique délibérée est la clé pour passer de la compétence à l’excellence. Elle nécessite de repenser sa façon d’apprendre et de se focaliser sur une nouvelle philosophie de l’apprentissage basée sur : 

  • L’amélioration continue
  • La recherche du spécifique
  • Le feedback

C’est en suivant ces bases et principes que chacun pourra exceller dans le domaine qu’il souhaite.

Car si la pratique délibérée apporte une contribution, c’est bien celle-ci : l’excellence n’est pas un don, elle se construit. Que ce soit Mozart, Tiger Woods ou encore Michael Phelps, tous ont pratiqué de manière délibérée pendant des décennies, en repoussant chaque jour les limites de ce qu’ils avaient réussi la veille. 

C’est de cette façon, et pas d’une autre, que l’on peut dépasser les limites de ce qu’on considère communément possible. Et tant qu’on continue de pratiquer dans ce sens, personne ne peut dire jusqu’où il est possible d’aller…

Sources :

  1. Ericsson, K. A., Krampe, R. T., & Tesch-Römer, C. (1993). The role of deliberate practice in the acquisition of expert performance. Psychological Review, 100(3), 363-406.
  2. Wymbs, N. F., Bastian, A. J., & Celnik, P. A. (2016). Motor skills are strengthened through reconsolidation. Current Biology, 26, 338-343.
  3. K. Anders Ericsson, Robert Pool, Peak: Secrets from the New Science of Expertise, Houghton Mifflin Harcourt, 2016
  4. https://hbr.org/2007/07/the-making-of-an-expert

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